L’abri, une solution confirmée pour réduire l’évaporation et chauffer l’eau d’une piscine ?

Depuis des années, les industriels de l’abri avancent les arguments de la réduction de l’évaporation et du maintien de la chaleur pour promouvoir leurs produits. Afin de valider ces affirmations, la commission abri de la FPP a mandaté le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB), qui a mené une étude sur l’efficacité réelle de l’abri. Les résultats ont été annoncés lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le mardi 18 mars, dans le cadre des Assises de la piscine.

Face au changement climatique et à la raréfaction des ressources, la FPP a souhaité évaluer précisément les économies d’eau permises par l’installation d’un abri de piscine. L’objectif de cette étude : mesurer et modéliser les différences de consommation d’eau entre une piscine équipée d’un abri et d’une piscine sans abri, afin de fournir aux professionnels des arguments chiffrés pour la promotion de solutions écoresponsables.

L’expérimentation

Caractéristiques des bassins étudiés

Deux bassins identiques ont été installés à Belberaud (31) dont l’un deux équipé d’un abri bas télescopique. Chaque bassin mesurait 6 m x 3 m x 1,3 m et était constitué d’une structure bois hors sol.

Protocole

Chaque bassin a été rempli avec de l’eau potable et le niveau maintenu par des ajustements hebdomadaires. Leur consommation d’eau a été suivie grâce à des compteurs et à un relevé des apports en eau.
Un traitement de l’eau par filtration et chloration a été mis en place pour éviter l’évaporation due à la dégradation de la qualité de l’eau.
L’abri a été ouvert du lundi au vendredi, de 12 h à 14 h et pendant 5 h, de 11 h à 16 h le mercredi et le weekend pour simuler un usage standard.

Suivi météorologique

Une station météorologique a été installée afin d’enregistrer les paramètres climatiques pendant la période d’expérimentation : température de l’air, humidité, précipitations et vent, ce dernier étant le principal facteur d’évaporation de l’eau d’un bassin. 

Des capteurs mesuraient également la température de l’eau ainsi que la hauteur et l’évaporation de l’eau dans les bassins. 

Les données ont été collectées et analysées à l’aide de logiciels spécialisés.

Les résultats de l’expérimentation

L’expérimentation, qui a eu lieu du 27 juin au 15 octobre 2024, a permis de démontrer :

1. Impact sur la consommation d’eau : 

• La consommation d’eau du bassin sans abri a été supérieure de 56% à celle du bassin avec abri.
• Même en présence de précipitations, la piscine sans abri a nécessité davantage d’apports en eau.
• L’abri a limité l’évaporation, réduisant ainsi le besoin de remplissage.

2. Impact sur la température de l’eau

• L’eau de la piscine avec abri était en moyenne 5 °C plus chaude que celle du bassin sans abri.
• L’abri a créé un effet de serre qui conserve la chaleur et va prolonger la saison de baignade.
• Le nombre de jours où l’eau a dépassé 25 °C était deux fois plus élevé avec un abri.

Extrapolation des résultats à différentes régions

Le CSTB a développé un modèle numérique permettant de valider les résultats expérimentaux avec une précision de plus ou moins 10% et de les extrapoler à différentes zones climatiques en France. 

L’analyse a été menée sur huit zones climatiques françaises, en intégrant des scénarios standards d’utilisation et d’ouverture de l’abri.

Zone	Ville
H3	Marignane
H2d	Carpentras
H2c	Agen
H2b	Tours
H2a	Rennes
H1c	Macon
H1b	Nancy
H1a	Trappes

Le bilan de l’étude CSTB : les effets de l’abri par région

L’impact de l’abri sur la consommation d’eau de la piscine : jusqu’à 75% d’eau économisée.

Les simulations ont mis en évidence une réduction de la consommation d’eau de 65 à 75% selon la zone climatique pour les piscines équipées d’un abri.

L’impact de l’abri sur la température de l’eau : 2 fois plus de baignades !

Sur une période du 1^er mai au 30 septembre, l’abri a significativement augmenté la température de l’eau, prolongeant ainsi la saison de baignade. L’étude montre que l’eau d’une piscine avec abri peut rester au-dessus de 20 °C jusqu’à deux fois plus longtemps durant cette période.

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