Dans un contexte où chaque nouvelle saison est désormais marquée par des records de température, avec des épisodes de sécheresse et des périodes de fortes pluies de plus en plus fréquentes, la filière piscine est confrontée à une pression réglementaire accrue et à un phénomène de pool bashing à la fois politique et médiatique, qui brouille la perception du public.
Ces tensions se traduisent par des contraintes locales croissantes : arrêtés sécheresse, restrictions sur le remplissage, limitations des projets de construction… Autant de mesures qui risquent, à court ou moyen terme, d’impacter l’activité des professionnels dans un marché déjà fragilisé. Pourtant, les solutions techniques existent déjà.
Lors de cette nouvelle table ronde d’Enjeux Piscine, nous dresserons un état des lieux des risques auxquels la filière est confrontée et identifierons les leviers permettant de réduire la consommation d’eau pour tendre vers des piscines plus autonomes.
Comment encourager l’adoption de ces solutions par les professionnels et les particuliers ? Avec quels arguments et à quels coûts ? Et surtout, comment transformer cette contrainte en véritable opportunité pour l’avenir de la filière alors que le besoin de se rafraîchir augmente – comme constaté cet été – et que la France souffre d’une insuffisance de bassins publics ?
Cette nouvelle table ronde organisée par la rédaction d’Enjeux Piscine, animée par Sébastien Carensac et Marjorie Modi, a accueilli 13 participants venus échanger et débattre sur ce sujet majeur pour la filière :
- Stéphane Toledano, piscinier – Espace Piscine 66
- Andréa Lapasset, piscinier – Normandie Piscines (14)
- Xavier Fourel, réseau – Aquilus
- Denis Choplain, réseau – Mondial Piscine
- Jérôme Chabaudie, distributeur – Aello
- Nicolas Chaze, industriel – CF Group
- Patrice Martin, industriel – Hayward
- Mikaël Lie, industriel – ACWA
- Jérémie Perchoc, industriel – ESPA
- Christophe Morissonneau, industriel – Abridéal
- Wilfried Vaity, industriel – APF Pool Design
- Bellal Abessine, Greta-CFA Port-de-Bouc (13)
- Jean-Michel Susini, fédération – FPP
La table ronde s’est tenue en visioconférence le 9 octobre 2025.
Enjeux Piscine : Quelles sont les contraintes qui pèsent aujourd’hui sur la filière et quels retours avez-vous du terrain ?
Nicolas Chaze (CF Group) est le premier à intervenir : « Nous disposons de filiales implantées un peu partout en Europe et nous constatons que la question de l’eau reste un sujet très franco-français. Dans certaines zones comme le Benelux, l’Allemagne ou l’Autriche, le thème de la ressource en eau n’est pas aussi central. Peut-être qu’en observant ce qui se fait au-delà de nos frontières, nous pourrions identifier des approches différentes et voir comment les adapter au marché français pour mieux faire évoluer la perception de la piscine dans notre pays ? »
« Une illustration récente de cette situation en France, poursuit Xavier Fourel (Aquilus), c’est ce qui vient de se passer dans l’agglomération de Rennes, où le politique s’est emparé d’un sujet, sans en avoir les tenants et aboutissants, pour introduire une réglementation sans lien avec la réalité du dossier. C’est là, je pense, que nous avons un rôle à jouer : expliquer les choses de manière factuelle, comme l’a fait la Fédération des Professionnels de la Piscine et du Spa (FPP), pour que les mesures proposées ou imposées soient plus en phase avec la réalité, et que cela n’influe pas le consommateur qui subit une information souvent partielle ou biaisée ».
Denis Choplain (Mondial Piscine) ajoute que « ce qui s’est passé à Rennes présente un risque de contamination vers d’autres collectivités locales. Nous étions présents aux côtés de la Fédération lors des discussions avec la collectivité rennaise mais nous n’avons pas été entendus. Nous nous sommes retrouvés face à des décideurs affichant une ligne politique “verte”, et le débat n’a pas permis la discussion approfondie que la profession aurait méritée, avec un risque de mésinformation des particuliers ».

Ce qui s’est passé à Rennes présente un risque de contamination vers d’autres collectivités locales
Denis Choplain (Mondial Piscine)
Stéphane Toledano (Espace Piscine 66) témoigne : « Nous avons été fortement impactés dans les Pyrénées-Orientales, car nous subissons toujours la sécheresse. Nous avons beaucoup de mal à travailler sereinement. Les clients sont très informés de la situation, car les journaux rappellent régulièrement que nous sommes en arrêté sécheresse. Résultat : nous faisons face à un frein énorme sur la construction de piscines. Et nous ne sommes pas aidés par nos élus, qui mènent en ce moment un « piscine bashing » autour de l’eau, notamment le maire d’Elne qui en a fait son cheval de bataille.
Nous passons notre temps à lever les freins des clients… et il y en a beaucoup à lever avant même de pouvoir parler de leur projet. Aujourd’hui, beaucoup d’entre eux préfèrent remettre leur décision à plus tard, d’autant que la piscine représente un investissement important. Je pense aussi que nous aurons de plus en plus de refus de construction. »
« Pourtant, selon les régions, l’envie de posséder un bassin à domicile est toujours là, poursuit Xavier Fourel (Aquilus). Le risque le plus insidieux et le plus grand danger, c’est que la réglementation et les contraintes atténuent progressivement l’attrait du consommateur pour la piscine ». « Ce phénomène est particulièrement visible chez nous, dans les Pyrénées-Orientales, où la réglementation est aujourd’hui plus dure, complète Stéphane Toledano. Et l’année n’a pas été très bonne, ce qui a aggravé notre situation. »
Nous passons notre temps à lever les freins des clients
Stéphane Toledano (Espace Piscine 66)

Une inquiétude partagée par Andréa Lapasset (Normandie Piscines) : « Nous sommes moins impactés pour l’instant en Normandie qu’à Perpignan, mais les pouvoirs publics commencent à limiter de plus en plus la taille des piscines. Et les particuliers ont tendance à l’accepter parce qu’ils ne sont pas bien informés sur la manière de gérer l’eau de leur piscine et d’éviter les dérives. Certains clients nous demandent encore régulièrement s’ils doivent vider leur bassin chaque année, et cela ne concerne pas que nos anciens clients mais aussi les nouveaux. »
Un manque d’information confirmé par Christophe Morissonneau (Abridéal) : « Les gens sont un peu confus concernant leurs droits. Ils ne savent pas vraiment ce qu’ils doivent déclarer à l’urbanisme, même pour un abri alors que la règle est plus simple que pour une piscine. Cela devient anxiogène pour eux : est-ce que j’aurai l’autorisation de construire ma piscine ? Avec quels équipements ? Un projet de piscine s’inscrit dans leur envie de partager des moments de plaisir avec leurs proches, de profiter des bienfaits de l’eau dans un contexte de multiplication des épisodes caniculaires…. et ils se retrouvent confrontés à un mur administratif. »
À propos de la décision de l’agglomération de Rennes, Mikaël Lie (ACWA) rapporte avoir entendu l’interview sur France Inter d’une personne proche du dossier qui « justifie la décision de limiter la taille des bassins par le fait que les propriétaires de piscines seraient peu précautionneux vis-à-vis de l’eau, et se brosseraient les dents en laissant l’eau couler. Cette stigmatisation du propriétaire d’une piscine comme quelqu’un d’irrespectueux de l’eau et de l’environnement est grave, parce qu’elle ne s’appuie sur aucun argument factuel. On est sur une argumentation morale alors que de notre côté nous apportons des arguments factuels comme de démontrer qu’une piscine couverte consomme moins d’eau. »

Cette stigmatisation du propriétaire d’une piscine […] est grave, parce qu’elle ne s’appuie sur aucun argument factuel
Mikaël Lie (ACWA)
« Notre concessionnaire de Rennes était présent et s’est agacé du sujet, explique Denis Choplain (Mondial Piscine) . Il ne comprend pas que, par ailleurs, on ne légifère pas sur les “splashers”, ces piscinettes et piscines à boudins dont les gens changent l’eau trois ou quatre fois dans la saison, sans qu’aucune mesure ne soit prise, alors que dans le cas d’une piscine bien tenue, la consommation d’eau est beaucoup plus faible dans la durée.
Pour ma part, j’ai des amis qui souhaitent construire une piscine et qui m’ont posé deux questions : Quid de la pérennité du droit d’utiliser ma piscine à terme ? Et quid de la revente ? Est-ce que la piscine risque de devenir un frein à la vente d’une maison, alors qu’il y a 15 ou 20 ans, c’était un véritable argument ? Ce sont des problématiques qui peuvent clairement freiner notre business. »
Est-ce que la piscine risque de devenir un frein à la vente d’une maison ?
Denis Choplain (Mondial Piscine)
Des interrogations justifiées pour Jean-Michel Susini (FPP) « Ce sont des éléments de contexte objectifs. Ce qu’il faut intégrer, c’est qu’aujourd’hui, l’électoralisme fait que la politique est déconnectée. La filière piscine est une cible facile, économiquement parlant, pour certains groupes d’opinion.
C’est un moyen commode de revendiquer des intentions sans grand risque économique et/ou social. Cela ne signifie pas que nous devons renoncer à agir. N’imaginez pas que, dans le cas de Rennes, nous sommes restés les bras croisés. C’est l’intérêt de la filière qui dicte nos actions. Nous agissons tous azimuts, de manière dédiée par les services immédiats qui sont mis à la disposition de nos adhérents, autant que par des actions de fond dont les effets se mesurent sur le temps long (travaux des commissions, normalisation, assurances, calculateur d’eau, développement de nouveaux outils, lobbying, saisine judiciaire…) ». Et à propos des clients désemparés, il ajoute : « les clients sont des acteurs déterminants qui disposent d’un moyen d’agir : les urnes. »

La filière piscine est une cible facile […]. Cela ne signifie pas que nous devons renoncer à agir.
Jean-Michel Susini (FPP)
Sur le même sujet, Wilfried Vaity (APF Pool Design) s’interroge : « Au lancement de la norme NF EN 17645, nous avons poursuivi beaucoup d’objectifs avec la volonté de noter les équipements et la piscine d’un point de vue global, il aurait sans doute fallu dissocier la piscine de ses composants. Si on prend l’exemple de l’électroménager, lorsqu’un produit est classé A, on ne parle pas de son moteur, ni de ses composants internes. Nous avons abordé le sujet en détaillant chaque équipement, ce qui peut diluer le message et lui faire perdre de son impact. Il faudrait peut-être recentrer le discours, afin d’être en phase avec nos objectifs. Ensemble nous devons travailler à promouvoir la piscine au sens large, afin de toujours faire rêver les consommateurs finaux »
Jérémie Perchoc (ESPA) revient sur la situation des Pyrénées-Orientales et de l’agglomération de Rennes :« Nous sommes forcément impactés et nous suivons ces sujets de près. Dans les PO les derniers arrêtés sont tombés et, selon les secteurs, nous sommes toujours entre la vigilance renforcée et la crise sécheresse, avec différents niveaux de restriction sur les usages de l’eau. Dans le cas de Rennes, c’est le volume des bassins qui est limité. En ce qui nous concerne, nous pensons que le marché va s’orienter vers des piscines plus petites et suréquipées, notamment en domotique, pour piloter les installations et faire interagir les équipements entre eux afin de maintenir une bonne qualité d’eau sur plusieurs années, sans vidange. Des solutions de récupération et de stockage de l’eau peuvent aussi être dédiées à la piscine. »

Le marché va s’orienter vers des piscines plus petites et suréquipées, notamment en domotique
Jérémie Perchoc (ESPA)
« Aujourd’hui, la question que j’aurais envie de poser au marché est la suivante, poursuit Wilfried Vaity (APF Pool Design), « Comme la norme sur la sécurité, il nous faut légiférer sur le fait de rendre obligatoire des équipements qui agissent pour la réduction de la consommation en eau, pouvons-nous travailler dans ce sens ? »
Imaginer une norme rendant certains équipements indispensables à la construction d’une piscine ?
Wilfried Vaity (APF Pool Design)

Jean-Michel Susini (FPP) fait une parenthèse technique : « Une norme ne remplacera jamais un texte réglementaire. La norme est d’application volontaire, alors que le règlement – la loi – est d’application impérative. C’est le cas de la modification n° 2 du PLU intercommunal de Rennes, laquelle, outre la limitation du volume, impose une couverture et un dispositif de récupération d’eau. Le législateur est sensible à ces sujets. Je pense que nous allons vers ce modèle, et l’un des éléments de négociation que nous choisissons de développer, c’est : si vous nous imposez cela, alors allégez les contraintes sur le volume, la superficie, l’emprise au sol ou la végétalisation. Techniquement, nous pouvons rendre une piscine sensiblement plus économe en eau qu’auparavant. Ce processus est en marche et, de mon point de vue, il est inéluctable. »
Christophe Morissonneau(Abridéal) : « Pour nous, c’est plutôt positif et éprouvé, comme sont bien affirmés les messages de la FPP. Pour avoir une vision posée, la question que je veux adresser à toutes et tous est ambivalente. Les pouvoirs publics nous expliquent qu’ils ne sont pas en mesure de gérer les bassins publics, parce que les investissements de construction, de suivi et d’entretien sont incommensurables et posent de vrais problèmes aux collectivités.
Résultat, beaucoup de Français n’ont plus de piscine publique près de chez eux. Ne devrait-on pas proposer le pendant, c’est-à-dire la possibilité de valoriser l’apport des piscines individuelles, qui sont aussi des lieux de sport et, peut-être, de santé publique ? Et inclure un volet “santé” dans nos messages ? »

Beaucoup de Français n’ont plus de piscine publique près de chez eux
Christophe Morissonneau (Abridéal)
Patrice Martin (Hayward) rebondit sur le sujet : « La difficulté, aujourd’hui, c’est que malgré le fait que des solutions très économes en eau existent, et que la FPP communique sur les bonnes pratiques, nous restons exposés aux critiques sur la symbolique de la piscine plus que sur la réalité de ses impacts.
Pour les politiques, les symboles comptent parce qu’ils permettent de gagner des voix. Nous avons tout intérêt, fabricants, pisciniers, poseurs, à aller dans le sens de l’installation d’équipements vertueux en matière d’économie d’eau. Si nous montrons que nous prenons le problème à bras-le-corps et que nous proposons des solutions, ce sera toujours préférable à une situation où l’on nous impose des mesures par voie législative, avec des contraintes toujours plus fortes et pas forcément efficaces.
Mais c’est l’affaire de tous : les fabricants doivent développer des produits plus vertueux, et les pisciniers, sur le terrain, doivent accompagner et porter ce discours jusqu’au client final. »
Nous devons garder en tête la question des budgets et du pouvoir d’achat de nos clients
Xavier Fourel (Aquilus)

« Je partage tout à fait ce que dit Patrice, poursuit Xavier Fourel (Aquilus), parce que c’est effectivement un objectif que nous devons tous avoir. Mais nous devons garder en tête la question des budgets et du pouvoir d’achat de nos clients. Aujourd’hui, le consommateur qui fait construire une piscine n’appartient pas forcément à la catégorie des “riches”.
En revanche, les budgets sont regardés et souvent serrés. Il faut donc accompagner l’évolution des technologies et des équipements en tenant compte de ce point, afin de ne pas refaire de la piscine un produit de luxe, réservé à une catégorie de privilégiés. Préserver cet équilibre est possible et nous permettra aussi d’éviter de donner un nouveau prétexte au pool bashing politique. »
Stéphane Toledano (Espace Piscine 66) témoigne : « Nous essayons de mettre en avant, dans nos magasins, le fait qu’il ne faut plus vider les bassins chaque année, mais il reste un gros travail de fond à mener pour faire disparaître les anciennes pratiques avec des bassins laissés verts en hiver puis vidés au printemps. De notre côté, nous nous sommes équipés de citernes d’eau pour intervenir sur les bassins et réutiliser l’eau lors des travaux. Et, en parallèle, je fais des essais sur mes propres bassins pour voir combien de temps je peux maintenir l’eau sans lavage ni rinçage, en testant différentes charges filtrantes.
En ce moment, je teste aussi des récupérateurs d’eau de gouttières, pour vérifier si cette eau peut être utilisée sans déstabiliser l’équilibre du bassin. Mon objectif est de trouver des solutions permettant d’économiser l’eau au maximum. »
Nous essayons d’éduquer encore mieux nos clients en magasin
Andréa Lapasset (Normandie Piscines)

« Nous essayons également d’éduquer encore mieux nos clients en magasin et de progresser sur ces points, indique Andréa Lapasset (Normandie Piscines), même si j’avoue que je suis moins avancée que vous sur ces sujets. Dans tous les cas, nous expliquons qu’il n’est pas nécessaire de vider les bassins et nous proposons des solutions de filtration, de traitement de l’eau et de couverture pour limiter les consommations d’eau. Les clients sont conscients que l’eau a un coût et ils sont sensibles à cette notion d’économie. En revanche, il existe encore beaucoup de mauvaises pratiques, surtout chez les anciens clients. »
À propos de cette notion d’éducation du client, Xavier Fourel (Aquilus) assure que « Au-delà du commerce, cette pédagogie auprès des concessionnaires est essentielle pour les amener à sensibiliser les consommateurs. Cela fait déjà plusieurs années que nous avons orienté nos formations, nos discours et nos offres produits, en différenciant les solutions et en expliquant clairement leurs avantages, afin que le message ruisselle jusqu’au client final. D’autant que celui-ci, en première intention, n’en fait pas une priorité. Il n’est réceptif au sujet qu’une fois expliqué. C’est donc à nous de l’éduquer et de l’amener vers ce que nous appelons une piscine plus vertueuse, notamment sur la question de l’eau. »
Une démarche engagée également chez Mondial Piscine, comme le confirme Denis Choplain : « Pendant longtemps nous n’avons pas incité nos adhérents à faire du négoce sur les équipements d’économies d’eau mais aujourd’hui, nous devons les sensibiliser au sujet au-delà même des équipements proposés dans nos kits. Nous devons tous fournir des efforts pour préserver l’eau, notamment en se dotant systématiquement des équipements nécessaires pour la récupérer en cas de vidange (pour remplacer un liner, réparer un volet, ou même un spa) ou retenir les eaux de pluie qui tombent dans le bassin. Mais cela implique des coûts et des contraintes que nos concessionnaires peuvent avoir du mal à intégrer. Vider une piscine est souvent plus facile que de déployer une grosse poche d’eau encombrante et qui demande de la place. Il est donc difficile d’imposer ces pratiques vertueuses à des chefs d’entreprises, d’autant plus dans le contexte actuel. »
Bellal Abessine (Greta-CFA de Port-de-Bouc) demande l’avis des autres participants sur les solutions présentées, lors de la dernière édition du salon de Lyon, par des fournisseurs, pour récupérer les eaux de lavage des piscines, les retraiter et les réinjecter. Une question à laquelle Patrice Martin (Hayward) apporte une réponse partielle : « Tout dépend d’abord de l’eau que l’on souhaite réintroduire. Si elle est surstabilisée, il n’y a pas de solution puisque le stabilisant ne peut pas être éliminé. En revanche pour des eaux traitées avec d’autres systèmes, sans stabilisant, il y a davantage de possibilités ». « On est d’accord mais aujourd’hui, j’explique à mes élèves que l’eau de pluie ne peut pas être utilisée pour remplir une piscine. Est-ce que je dois changer mes cours ? » rebondit Bellal Abessine.
« Cette eau de pluie tombe de toute façon dans le bassin, répond Nicolas Chaze (CF Group), et crée un déséquilibre calco-carbonique. C’est un vrai souci mais il faut quand même la récupérer. La question c’est : quid de l’état de cette eau dans la cuve ? Nous sommes en train de faire des tests dans un bassin dont les eaux de surverse sont stockées, et nous regardons comment elles réagissent. Nous constatons notamment l’apparition d’un biofilm à sa surface. D’où la question : est-ce qu’il faut installer un système de filtration pour cette cuve, retraiter l’eau ou la choquer ? »
« L’un des postes de consommation d’eau les plus importants dans une piscine, c’est le contre-lavage du filtre à sable, avec des dizaines, voire des centaines de litres envoyés à l’égout et c’est parfois regrettable, explique Mikaël Lie (ACWA). Certains clients, par habitude, font un contre-lavage toutes les semaines, parce qu’ils veulent une eau “nickel ”. Cette surconsommation d’eau est dommage, d’autant que l’eau rejetée est relativement propre et saine.
Aujourd’hui, il existe des systèmes qui permettent de récupérer cette eau, de la faire passer dans un filtre à cartouche, puis de la réinjecter dans le circuit, au lieu de l’envoyer systématiquement à l’égout. Ce sont des solutions intéressantes, notamment dans les zones où il n’y a pas de possibilité de rejet à l’égout, puisque l’on peut ainsi renvoyer l’eau dans le bassin. Ce système existe, nous le fabriquons, et nous ne sommes pas les seuls. »

La difficulté est de faire prendre conscience au client que l’eau a de la valeur au-delà de sa valeur marchande
Patrice Martin (Hayward)
« La difficulté, précise Patrice Martin (Hayward), est de faire prendre conscience au client que l’eau a de la valeur au-delà de sa valeur marchande, et qu’elle en aura de plus en plus, notamment dans les régions déficitaires. Le prix moyen d’un mètre cube en France au 1er janvier 2025 était de 4,09 €. Quand vous installez une bâche vous économisez 10 m³, soit une économie de 40 €. Il est difficile de faire accepter le coût de ces systèmes au vu des contraintes de place sur des terrains de plus en plus petits, de la difficulté à les camoufler, etc., le tout pour des économies en valeur assez modiques. Il faut faire comprendre que c’est la rareté de l’eau qui nécessite de protéger cette ressource, davantage que sa valeur marchande. »
Une analyse confirmée par Stéphane Toledano (Espace Piscine 66) qui ajoute : « Quand on prend le coût d’une cuve de 3 000 litres qui doit coûter aux alentours de 800 €, l’économie réalisée est de 12 €. Mais l’économie n’est pas là-dessus. Il faudrait peut-être lancer une étude pour savoir exactement ce qu’on peut faire pour économiser cette eau. Il nous manque une étude qui montrerait quelle est la consommation d’eau réelle d’une piscine quand elle est couverte. Du coup, tout et n’importe quoi est dit et les politiques se servent de rapports pas forcément vérifiés. »
Christophe Morissonneau (Abridéal) rappelle : « La commission abri de la FPP a travaillé sur les chiffres réels de consommation en eau des piscines équipées ou non d’un système de couverture. L’étude révèle que couvrir un bassin permet de réduire l’évaporation de 80%. Pour notre part, nous avons lancé une innovation qui permet en même temps de collecter l’eau de pluie. Au-delà des solutions techniques, l’objectif est de montrer que la filière s’engage en apportant des solutions. »

Les quantités d’eau qui pleuvent à la surface d’une piscine durant une année correspondent à peu près aux quantités d’eau qui s’évaporent de cette même surface
Nicolas Chaze (CF Group)
Pour Mikaël Lie (ACWA) : « Ce n’est pas seulement une question d’économie. Il s’agit aussi de montrer ce que nous sommes capables de faire, aussi bien aux consommateurs qu’aux acteurs de la filière, et même à nos détracteurs. Si on prend l’exemple d’un particulier qui installe des panneaux photovoltaïques, il ne va rentabiliser son investissement qu’au bout de 20 ou 30 ans, mais il s’inscrit dans une démarche écologique.
Si nous expliquons que nous protégeons et récupérons l’eau, nous démontrerons que nous avons des solutions pour réduire la consommation, et cela sauvera moralement notre métier. Le consommateur pourra alors dire : “D’accord, je construis une piscine et je mets 40 m³ d’eau dedans, mais ce ne sera qu’une seule fois, parce que j’aurai fait ce qu’il faut.” Cela augmentera son budget, il n’économisera pas d’argent grâce à l’eau récupérée, mais c’est un état d’esprit. »
« Le cycle de l’eau n’a pas changé, explique Nicolas Chaze (CF Group). L’évaporation vient charger l’atmosphère et recrée de l’eau sous forme de pluie, c’est un phénomène immuable. Le problème est qu’elle n’est pas disponible sous la bonne forme au bon moment et au bon endroit. Dans le même temps, la météo devient instable, avec de fortes variations, des épisodes de fortes pluies et beaucoup de soleil. Il faut appréhender ce nouveau cycle et stocker de l’eau pour couvrir les besoins, notamment en saison. »
Aujourd’hui, on ne parle que du manque d’eau mais notre profession offre la possibilité de disposer de plus de 3 millions de points d’eau dans les jardins
Nicolas Chaze (CF Group)
« D’après des études réalisées en France et en Europe, les quantités d’eau qui pleuvent à la surface d’une piscine durant une année correspondent à peu près aux quantités d’eau qui s’évaporent de cette même surface, poursuit Nicolas Chaze. Il faut changer de paradigme dans notre communication et expliquer qu’une piscine peut être neutre au niveau de sa consommation d’eau, si tant est qu’on utilise la piscine comme capteur d’eau de pluie.

Aujourd’hui, il est devenu normal de récupérer de l’eau de pluie en toiture d’habitation. Une piscine a une surface qui permet de récupérer de l’eau de pluie de la même façon. Cette eau stockée peut être réutilisée de diverses manières : remplir sa piscine, et si elle a été retraitée, arroser le jardin ou alimenter les toilettes.L’eau est donc là, c’est le cycle qui a évolué. Les Français doivent avoir la capacité de disposer de réserves tampon qui vont permettre de couvrir leurs besoins sans impact pour l’environnement.
On ne parle que du manque d’eau mais notre profession offre la possibilité de disposer de plus de 3 millions de points d’eau dans les jardins. La piscine représente donc un intérêt au-delà de la baignade. Il faut réfléchir à comment, demain, l’eau de la piscine pourra être utilisée pour d’autres usages. C’est la même chose pour la question énergétique, nous avons des systèmes qui consomment moins : des pompes à chaleur, des pompes de filtration à vitesse variable, des panneaux photovoltaïques et du stockage d’énergie à proximité. »
Les clients sont d’accord pour être plus vertueux. Le problème, c’est quand on commence à parler du prix
Andréa Lapasset (Normandie Piscines)
Andréa Lapasset (Normandie Piscines) réagit : « Les clients sont d’accord pour être plus vertueux. Le problème, c’est que, quand on commence à parler du prix d’installation d’un système de récupération des eaux de pluie ou de filtration, c’est tout de suite plus compliqué. On est dans un cercle vicieux. C’est comme lorsqu’il s’agit d’acheter des produits locaux ou des produits français : les gens en ont toujours envie mais ils finissent par acheter sur Amazon ou Shein ! ».
Jean-Michel Susini (FPP) revient sur deux points évoqués : « Nous avons parlé des bienfaits de la piscine et du problème de la raréfaction des grands bassins publics avec le désengagement de certaines collectivités territoriales. Au sein de la FPP, nous avons réalisé une étude sur les Mots de la piscine qui met l’accent sur les bienfaits sanitaires et sociétaux d’une piscine sur lesquels nous avons beaucoup communiqué, nous avons créé un fonds de dotation “Piscine, éducation et santé” en partenariat avec le ministère de la Santé, et développé un programme d’aisance aquatique qui sillonne les villes de France en été. C’est un sujet que nous portons autant que possible vers les pouvoirs publics.
Le deuxième point, c’est le rôle et les efforts déterminants des industriels autant que des professionnels sur le terrain. Ils disposent d’un outil précis, le calculateur de consommation d’eau – dont la pertinence des résultats a reçu la validation d’EVEA (Cabinet conseil en éco-conception) –, qui leur permet de mettre en évidence, chaque fois que possible, la consommation objective d’une piscine en fonction des équipements installés. »

Cela reste toujours moins cher […] de vider sa piscine plutôt que d’acheter des produits pour la rattraper.
Bellal Abessine (Greta-CFA Port-de-Bouc)
Bellal Abessine (Greta-CFA Port-de-Bouc) rejoint l’analyse d’Andréa Lapasset : « En tant que vendeurs, fabricants, installateurs, vous savez que le coût de la chimie est énorme. Bien souvent, le particulier lambda va préférer vider sa piscine plutôt que d’acheter des produits pour la rattraper. Cela reste toujours moins cher. Et ils sont de plus en plus nombreux à le faire. Alors comment leur faire comprendre ? Que peut-on faire ? »
« Je pense que nous sommes sur un sujet qui dépasse notre industrie mais traité sous un angle Franco-français – explique Jérôme Chabaudie (Aello) –, puisque la filière piscine est basée sur l’utilisation d’une ressource naturelle mondiale en stress. Quand on regarde ce qu’il se passe dans les autres pays européens, comme le disait Nicolas, on n’en entend pas trop parler alors que le problème existe aussi chez eux : les Pays-Bas sont dépendants à 85 % de l’extérieur pour leur approvisionnement en eau douce.
En France, nous sommes habitués à traiter les sujets par la stigmatisation et la division. C’est là notre principale problématique pour le sujet qui nous occupe. Mais nous devons mettre en œuvre des solutions. La piscine autonome en fait partie et c’est une solution qui existe déjà, comme l’a dit Jean-Michel. Même si les exemples sont encore peu nombreux, nous sommes capables de parvenir à imposer le concept. Heureusement différents décrets entourent l’utilisation de l’eau de pluie et son utilisation est soumise à des règles pour lever certains freins comme entretenir sa cuve de récupération pour éliminer le biofilm, en la nettoyant une à deux fois par an.
Ensuite, comme le disait Nicolas, le cycle de l’eau est immuable. La vraie problématique, c’est qu’en France aujourd’hui, 88 % des précipitations tombent en hiver, et 12 % entre le printemps et l’été. Or c’est dans cette période que les piscines sont utilisées. Il faut donc installer des cuves de récupération pour parvenir à l’autonomie en saison. Nous devons être capables d’avoir une démarche pédagogique pour expliquer au client qui souhaite une piscine en 9×4, qu’il doit s’orienter vers un bassin de 8×4 avec une cuve de récupération pour le rassurer sur la pérennité de l’utilisation de sa piscine dans le futur. Et dans d’autres cas, cela permettra de toucher la conscience environnementale qui existe chez certains consommateurs. Si nous ne le faisons pas, le risque est que le législateur finisse par s’intéresser au sujet… et sans consultation car notre industrie ne représente pas grand-chose pour nos instances politiques.
La semaine dernière j’ai rencontré un grand intervenant du monde de l’eau, qui a dit lors d’un forum, qu’il n’y aurait plus de pisciniers dans 5 à 6 ans ! Ça m’a choqué. Ce genre de discours est extrêmement grave car il illustre la méconnaissance de notre industrie à l’extérieur.
Nous devons être dans la pédagogie, et essayer de démontrer au système médiatique, puis au système politique, que notre filière a une vision et des solutions. Si nous parvenons à expliquer aux journalistes les concepts que nous pouvons mettre en œuvre, ce serait valorisant pour le secteur.
La piscine ne peut pas exister toute seule, elle fait partie d’un tout
Jérôme Chabaudie (Aello)

« Je pense qu’il faut dépasser les débats très techniques internes au métier sur tel ou tel équipement et expliquer comment la filière traite la ressource en eau, ajoute Jérôme Chabaudie. C’est essentiel, surtout qu’à mon avis, la piscine ne peut pas exister toute seule, elle fait partie d’un tout. Nous œuvrons tous pour la protection de notre filière.
Mon entreprise adhère à un autre syndicat professionnel, celui des Industriels Français des Eaux de Pluie (IFEP – UIE Union des Industriels de l’eau), pour que la piscine soit représentée dans d’autres instances mais en portant un message commun : « La piscine est un métier complexe et d’avenir qui doit être valorisé et trouver sa place dans la gestion parcellaire de l’eau ».
Et nous avons un rôle réel à jouer quand on sait que la France réutilise moins de 1 % de ses eaux usées, quand l’Espagne en réutilise 14 % et Israël 90 %. Nous avons le bonnet d’âne en Europe parce que notre pays n’a jamais eu de politique volontariste sur ce sujet.
La piscine […] participe aussi à la récupération des eaux de pluie
Jérôme Chabaudie (Aello)
Nous devons œuvrer différemment pour que cette notion de gestion de l’eau soit replacée dans un contexte global et qu’elle ne soit pas seulement ramenée à la piscine. Dans certains pays, il est obligatoire d’avoir un récupérateur d‘eaux dans les maisons. Ce qui est intéressant, au niveau de la piscine, c’est que lorsqu’on la replace dans un contexte de gestion parcellaire de l’eau, elle participe aussi à la récupération des eaux de pluie.
Pour exemple, Le GIEC indique qu’une augmentation d’un degré de la température, c’est 7 % de précipitations en plus. Nous sommes confrontés aujourd’hui à des précipitations plus soudaines et violentes qu’il faut pouvoir gérer. La piscine offre une surface de captage supplémentaire aux toitures, et grâce aux cuves de récupération, au-delà du stockage de l’eau, nous contribuons à réguler ces épisodes orageux au niveau des réseaux d’eau souvent saturés.
C’est un argument que nous devons mettre en valeur et qui montre que nous participons aussi, à notre niveau, à l’effort collectif face à cette problématique. »
La piscine peut devenir un réservoir d’eaux bleues pour l’habitation
Nicolas Chaze (CF Group)
Une analyse que complète Nicolas Chaze (CF Group) : « Il y a trois types d’eau : les eaux bleues consommables ; les eaux grises à recycler ; les eaux vertes stockées dans le milieu naturel. Nous devons expliquer que la piscine peut devenir un réservoir d’eaux bleues pour l’habitation. Aujourd’hui, dans l’esprit du commun des mortels, l’eau de la piscine est vouée à être recyclée mais ce n’est pas le cas. Si on considère les 3 millions de piscines, avec une cinquantaine de mètres cubes d’eau en moyenne, cela représente une source d’eau incroyable. Nous devons changer de posture et, au lieu de se positionner en victimes ou d’être pointés du doigt comme des pollueurs, démontrer, comme le dit Jérôme, que nous disposons d’un écosystème incroyable qui permet de stocker de l’eau bleue en circuit court près des habitations et que nous sommes en mesure de participer à résoudre le problème de stress hydrique.
Le deuxième point que je voulais préciser, c’est que la valeur de l’eau n’est pas économique. Quand on est un industriel, ce n’est pas la quantité d’eau utilisée qui pèse sur le compte de résultat. Le problème, c’est quand il n’y a plus d’eau. C’est là que cela coûte, parce qu’une usine ferme quand elle n’a plus d’eau. C’est là que sa valeur apparaît.
Troisième point : la quantité d’eau douce disponible sur la Terre représente 2,5% de l’eau totale. 0,03% de cette eau est utilisée par les humains, dont 73% pour l’agriculture. La piscine se positionne dans les usages urbains qui représentent 2% de ces 0,03%. Si on remet les choses dans leur contexte, la vision change. C’est là qu’il faut qu’au niveau de la profession nous faisions évoluer le discours et le positionnement. Nous ne sommes pas les vilains petits canards, bien au contraire, parce que nous avons des solutions. »
La piscine participe aussi au bien-être des Français !
Jérôme Chabaudie (Aello)
Pour Jérôme Chabaudie (Aello), « il ne faut pas rentrer dans ce débat d’opposition des utilisations de l’eau. J’ai discuté avec un responsable de l’Agence de l’eau en région en lui disant que nous étions stigmatisés. Il m’a répondu : “qu’il savait que la piscine n’était pas un problème”. La réalité n’existe donc pas, nous le savons tous, mais les médias relaient un message différent. Mais il ne faut pas non plus que nous soyons dans la justification en nous positionnant face à l’agriculture qui nourrit les gens. D’un côté, il y a ceux qui nourrissent, de l’autre ceux qui mettent de l’eau dans une piscine pour flotter sur un canard. C’est cette image négative que nous devons combattre. Tout en rappelant quand même que La piscine participe aussi au bien-être des Français ! Mais Il faut y aller progressivement. Quand on attaque frontalement, on peut vite avoir des retours de bâton. »
Ce que confirme Nicolas Chaze : « L’objectif est de remettre les choses en perspective ».
Jérôme Chabaudie poursuit : « Ce serait génial si nous pouvions disposer de bases de données de travail. Le calculateur est un outil génial, mais nous avons à portée de main un produit qui ne coûte rien : le compteur volumétrique. Si on l’installait systématiquement dans les locaux techniques, nous serions capables d’opposer des arguments factuels : “Toutes nos piscines sont équipées de compteurs volumétriques, et nous savons combien elles consomment” ».

« Le chiffre est un outil utile, confirme Jean-Michel Susini (FPP), et la comparaison peut être intéressante, à condition, effectivement, de ne pas tomber dans le piège de la comparaison d’un besoin subsidiaire avec un besoin vital. Mais avec 3 400 000 piscines en France pour huit-dixième de pourcent (0,8 %) de la consommation d’eau du réseau, ce qui est frappant c’est que c’est très peu comparé à quelque chose de contrastant, comme le volume des fuites du réseau en France avec une déperdition estimée supérieure à un milliard de mètres cubes. »
Jérôme Chabaudie analyse : « C’est plus un problème économique qu’écologique. Nous payons une facture à 100% alors que nous devrions n’en payer que 80% parce qu’il y a 20% de fuites. Mais cette eau du réseau qui fuit réintègre le circuit de l’eau en repassant dans les nappes. Ce n’est donc pas une perte. » « Est-ce qu’on ne peut pas en dire autant de l’eau issue des piscines ? » soulève Jean-Michel Susini.
« Oui, répond Jérôme Chabaudie, mais le problème ce sont les 88% de précipitations en hiver face aux 12% du printemps-été. La piscine est utilisée quand il fait beau, la période où il manque le plus d’eau. Je plains Espace Piscine, car le problème se pose toute l’année pour eux. Ils sont dans une vraie zone sinistrée où ces problématiques-là ne sont mêmes pas entendables. »
Notre combat d’aujourd’hui est plus un combat d’idées qu’un combat de chiffres
Xavier Fourel (Aquilus)
Xavier Fourel (Aquilus) à propos de cette bataille de chiffres : « Je suis d’accord avec Jérôme. Notre combat d’aujourd’hui est plus un combat d’idées qu’un combat de chiffres. Les chiffres permettront de gagner le combat à terme mais je pense qu’il faut aussi rehausser le niveau sur un sujet plus philosophique, avec des chiffres incontestables à l’appui, qui sont, je crois, de moins en moins contestés. »
Fin de la 1re partie.












