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Bérangère Malzieu : « Une transmission réussie, c’est une entreprise qui continue de bien fonctionner »

Touservices Piscines – Clermont-l’Hérault (34)

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Figures emblématiques du paysage piscinier héraultais, Bérangère et Jean Louis Malzieu ont récemment transmis leur entreprise familiale, Touservices Piscines, à Julian Anzalone, ancien commercial de l’un de leurs fournisseurs. De cette complicité professionnelle est née une transmission en douceur, fondée sur la confiance, la fidélité et l’envie de faire perdurer l’âme de l’entreprise.

L’aventure a commencé en 1982 avec mon père, animé par la passion. Mon mari et moi l’avons rejoint pour faire grandir le projet, dans le respect de nos valeurs. En 1993, nous avons ouvert notre premier magasin à Lodève. En 2008, nous avons implanté un second point de vente à Clermont-l’Hérault, puis, en 2010, fermé Lodève pour nous concentrer sur Clermont. Notre fils nous a rejoints après son diplôme à Pierrelatte, insufflant une nouvelle énergie.

Depuis quatre ans, mon mari est à la retraite, et j’ai géré seule l’entreprise. C’était intense. J’ai voulu assurer la continuité de ce projet cher à mon cœur. Mon fils n’a pas souhaité reprendre. Diriger huit personnes est une responsabilité, et il ne s’en sentait pas capable. Abandonner mes salariés n’était pas envisageable : plusieurs sont là depuis très longtemps. L’esprit familial est essentiel chez nous.

Très naturellement. Je partageais mes réflexions avec Julian, notre commercial fournisseur. Un jour, c’est lui qui m’a proposé de reprendre l’entreprise. Il partageait nos valeurs, connaissait notre fonctionnement, nos clients, notre culture. Ce lien de confiance a tout facilité. Cette solution « interne » est devenue une évidence. J’ai eu un vrai coup de cœur professionnel. Même nos clients ont accueilli cette transition comme une continuité logique. Nous avons plus de 4 000 clients, certains fidèles depuis l’époque de mon père. Leur confiance est précieuse, et Julian l’a très vite gagnée.

Tout s’est mis en place en moins d’un an. Julian a pris la direction du magasin, et la transition a été fluide. L’entreprise étant saine, il n’y a pas eu de frein. Notre banque, qui nous suit depuis 43 ans, a maintenu sa confiance. J’ai été épaulée par ma fille, expert-comptable, et par un avocat. Julian avait aussi ses conseillers. Les bilans ont servi de base de travail, sans difficulté. Tout le monde avait envie que ça fonctionne.

La gestion des fournisseurs ! Je pensais qu’il suffisait de mettre à jour un RIB, mais non… Il faut parfois rouvrir des comptes, renvoyer des justificatifs, relancer… C’est long, surtout en pleine saison.

Ils connaissaient Julian, ils avaient confiance. Je les ai informés une fois la décision prise, et tout s’est bien passé. L’accueil a été très positif.

Oui, je travaille encore trois jours par semaine, surtout sur la gestion et la comptabilité. J’ai 58 ans, la retraite n’est pas pour tout de suite ! Cela permet une transition en douceur, tout en me libérant du temps.

Nous avons été transparents. Julian étant déjà connu, cela a rassuré. Je suis restée visible au magasin, et cela a facilité la transition. Julian apporte un souffle nouveau, tout en respectant l’ADN de l’entreprise.

Nous avons volontairement ralenti un peu pendant deux ou trois mois, le temps qu’il prenne ses marques. Cela a permis une montée en puissance progressive. Aujourd’hui, les résultats sont bons, et je suis très fière de lui.

Transmettre intelligemment, humainement, sans chercher à maximiser à tout prix. Il faut penser à l’entreprise, à sa pérennité, au paiement des loyers, des crédits, des fournisseurs. Une transmission réussie, c’est une entreprise qui continue de bien fonctionner ?


Le repreneur, Julian Anzalone : « Reprendre une entreprise ancrée localement est un levier puissant »

J’ai toujours rêvé d’avoir une entreprise de piscines dans le sud. J’ai travaillé 4 ans – comme artisan pisciniste – puis 12 ans en tant que commercial chez Fluidra, où nous nous sommes rencontrés avec Madame Malzieu. Mon projet a pris forme. Créer une entreprise m’avait traversé l’esprit, mais apprendre que la famille Malzieu ne trouvait pas de repreneur a tout changé : c’était une évidence, cette entreprise devait continuer à vivre.

Je connaissais Touservices Piscines depuis longtemps : c’est une référence locale. Quand j’ai appris que leur fils, Grégoire Malzieu, ne souhaitait pas reprendre, j’ai su que c’était le moment. Je suis allé voir Madame Malzieu avec conviction et humilité pour lui faire part de mon projet.

Préserver un savoir-faire familial reconnu, avec une clientèle fidèle. Mon but était d’assurer la continuité tout en modernisant certaines pratiques. J’aimerais qu’un jour on dise : « Julian à su faire évoluer Touservices Piscines pour faire perdurer l’enseigne dans ce métier qui est en mouvement et qui prend un virage ».

J’ai repris uniquement le fonds de commerce. Tout s’est déroulé de manière fluide. Madame Malzieu avait une estimation fondée sur l’émotion. J’ai sollicité un expert-comptable via un ami avocat pour avoir une évaluation objective. Le dialogue a toujours été respectueux. La fidélité des clients, le parc de maintenance important et la réputation faisaient de cette reprise un investissement solide.

J’ai sollicité un expert-comptable via un ami avocat pour avoir une évaluation objective.

Contre toute attente, aucun. Je m’étais préparé à affronter des difficultés, mais tout s’est passé naturellement, comme si cette reprise était « écrite ».

J’ai été acteur à 100 % du projet, en souhaitant comprendre tous les aspects – comptables, clients, humains. Mais les conseils d’experts (avocat, comptable) ont été précieux pour poser un cadre clair et équitable. Ils m’ont aidé à transformer l’émotion en réalité juridique et financière.

En douceur, dans une logique de continuité. Toute l’équipe est restée. Madame Malzieu m’épaule toujours à temps partiel, ce qui facilite la transition. Elle me transmet son expérience et rassure les clients. Ce partenariat est une vraie chance.

Avec beaucoup d’écoute. Certains collaborateurs ont plus de 30 ans d’ancienneté. Je ne voulais pas tout bouleverser mais insuffler une nouvelle énergie. Comme on se connaissait déjà humainement, la transition a été plus simple.

La transmission a été transparente. Une soirée de passation a été organisée pendant nos journées portes ouvertes, relayée par la presse régionale. Le message : « Touservices Piscines continue, fidèle à elle-même » . Cela a renforcé notre légitimité.

 Elle m’a choisie, et je fais tout pour lui prouver chaque jour qu’elle a eu raison.

La confiance des équipes, la fidélité des clients, la continuité de l’identité de l’entreprise. Et surtout, la fluidité de la transmission. Il y a eu un vrai coup de cœur professionnel réciproque avec Madame Malzieu. Elle m’a choisie et je fais tout pour lui prouver chaque jour qu’elle a eu raison.

Très peu. Peut-être mieux anticiper certaines charges mentales, mais je n’ai aucun regret.

S’entourer des bonnes personnes (experts, proches), clarifier sa vision, avoir la passion de notre métier, observer l’environnement pour ne pas vouloir tout révolutionner, respecter l’histoire de l’entreprise et garder les équipes, si possible.

Oui, à condition que ce soit une transmission de sens autant qu’une transaction. Dans notre métier, la réputation est essentielle. Reprendre une entreprise ancrée localement est un levier puissant, à condition de le faire avec sincérité et respect.