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Les termites, un vice du sol qui relève de la responsabilité du piscinier

Tuyau souple percé de nombreux trous
(Photo Mathias Werner)

Comme vous le savez, les termites sont un fléau pour les matériaux en bois, mais savez-vous qu’elles sont également une menace insidieuse pour les piscines ? Quels dégâts provoquent-elles dans les piscines et avec quelles conséquences sur la responsabilité du piscinier ? Décryptage.
En collaboration avec Mathias Werner

Plus de la moitié des départements français concernés…

En 2023, 55 départements étaient infestés par des termites en France métropolitaine. Principales régions concernées :

  • le Sud-ouest ;
  • les départements des côtes atlantique et méditerranéenne ;
  • les départements bordant les vallées du Rhône, de la Garonne et de la Loire ;
  • l’Ile-de-France.

Avec le changement climatique, les termites migrent laissant craindre, dans les prochaines années, à une colonisation progressive de l’ensemble du territoire. Pour suivre leur évolution, le site officiel Cerema (www.cerema.fr), recense les foyers de termites et met à jour la carte des arrêtés en matière de termites.

En 2023, 55 départements étaient infestés par des termites en France métropolitaine

… et un cadre réglementaire qui se renforce

Depuis 2006, les constructions ou aménagements dans les zones soumises à un arrêté préfectoral « termites » sont soumis à des mesures de protection :

  • la protection des bois et matériaux à base de bois participant à la solidité des bâtiments ;
  • la protection de l’interface sol-bâtiment contre les termites souterrains ;
  • la fourniture au maître d’ouvrage par le constructeur d’une notice technique mentionnant les modalités et les caractéristiques des protections mises en œuvre contre les termites et les autres insectes xylophages.

Le décret 2006-591 et les arrêtés de 2006 et 2014 établissent des mesures de protection contre les termites pour les bâtiments neufs. Ces réglementations imposent l’utilisation d’une barrière physique, physico-chimique ou la mise en place de dispositifs de construction contrôlables.

En tant que constructeurs / installateurs de piscine, dans les zones d’infestation, les professionnels doivent impérativement :

  • demander à leurs clients leur diagnostic termites de moi, avant même le démarrage du chantier, ou lui demander de le faire réaliser. Et si la présence de termites est confirmée, d’exiger la réalisation d’un traitement préalable, faute d’accepter le terrain dans l’état et d’endosser la responsabilité des futurs dégâts.
  • se conformer à la réglementation en utilisant des matériaux et des techniques de construction anti-termites agréées par le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) et le FCBA (Institut Technologique Forêt Cellulose Bois-construction Ameublement).
  • informer leurs clients des risques encourus, des travaux préparatoires à prévoir et des mesures de prévention à prendre, tant avant qu’après la construction. 
  • et au plus tard à la réception des travaux, leur délivrer une notice technique précisant les protections mises en œuvre dont le modèle est fixé par l’arrêté du 16 février 2010 modifiant l’arrêté du 27 juin 2006 relatif à l’application des articles R. 131-1 à R. 131-3 du code de la construction et de l’habitation.

Les termites sont des insectes souterrains dont l’alimentation se compose principalement de cellulose, présente dans le bois et autres matériaux végétaux. Cela les pousse à remonter à la surface et à attaquer, soit pour s’en nourrir, soit pour se créer un chemin, les structures en bois des bassins et des terrasses, mais également les revêtements de piscine comme les liners et membranes, les canalisations en PVC, les maçonneries et joints de ciment, qui contiennent des traces de cellulose ou peuvent être fissurés et offrir un passage ou un abri à leur colonie. Les dommages incluent la détérioration des margelles, des abris de piscine, et même des systèmes de filtration s’ils sont construits avec des matériaux vulnérables.

En outre les piscines, par leur nature, créent des environnements humides propices au développement des termites, les zones autour des bassins comportant souvent des éléments en bois ou en matériaux composites, qui attirent ces insectes. Les fuites ou infiltrations d’eau, qui augmentent l’humidité du sol, rendent les structures encore plus vulnérables.
Principales conséquences : des fuites d’eau dans les canalisations sous les plages, des trous dans les revêtements ou dans les structures qui engagent la responsabilité décennale du professionnel (voir notre article « La garantie décennale, une obligation avant tout ».

Tuyaux enterrés attaqués par des termites (Photo Mathias Werner)
Pierres attaqués par des termites

La barrière physique

Elle regroupe les matériaux qui résistent physiquement au passage des termites.

Les barrières physiques manufacturées qui protègent le matériau en empêchant le passage des termites. Elles nécessitent le recours à des entreprises spécialisés, formées et agrées par les fabricants.

Tuyau Soroflex+ (Sorodist)

Les dispositifs de construction faisant office de barrières physiques : ce sont des matériaux de construction qui, mis en œuvre sur le chantier, sont non franchissables par les termites souterrains pendant toute leur durée de vie. Ces dispositifs font office de barrière physique mais doivent la plupart du temps être complétés par une barrière physique ou physico-chimique manufacturée sous avis technique pour protéger l’ensemble des points singuliers : passage d’un drain, jonction entre 2 matériaux, joints non remplis, etc.
Exemples de solutions d’équipements innovants proposés par les fabricants, le tuyau SOROFLEX+, par exemple, intègre un répulsif anti-termites dans sa paroi, offrant une protection homogène sur toute sa surface. Une technologie qui permet de prévenir les attaques de termites sur les infrastructures liées à la piscine. Mais attention, sur un terrain infesté de termites, cette solution ne sera malheureusement pas suffisante. Dans beaucoup de cas la solution du passage à des tuyauteries en PVC PN16 ou PE (tuyaux rigides) sera à privilégier pour leur résistance élevée aux attaques de termites

La barrière physico-chimique 

Cette solution est basée sur l’utilisation d’une barrière physique constituée d’une ou plusieurs membranes contenant des produits biocides pour renforcer leur efficacité et leur résistance aux termites dans le temps. En France, plusieurs sociétés commercialisent des systèmes de barrières physico-chimiques faisant l’objet d’une certification de qualité (CTB P+) attestant de leur efficacité et de leur innocuité à l’égard de la santé et de l’environnement.

Ensystex Europe Membrane Trithor

Le dispositif de construction contrôlable.

Lorsque les termites peuvent être détectés par une observation directe, l’arrêté du 27 juin 2006, modifié par l’arrêté du 16 février 2010, permet la mise en place de dispositifs de construction contrôlables (France métropolitaine uniquement).

Ces dispositifs n’assurent pas la protection de la construction, mais permettent de contrôler régulièrement l’absence de termites. En cas d’infestation, le propriétaire devra faire réaliser un traitement anti-termites.

La lutte contre les termites nécessite des innovations constantes pour s’adapter à leurs comportements évolutifs. Le développement de nouvelles technologies et matériaux, ainsi que l’amélioration des pratiques de construction, seront essentiels pour relever ces défis.


Sources :
Ministère de la transition écologique
Observatoire national des termites
CSTB