Créé en 1981, le réseau Aquilus fête cette année ses 43 ans. Fort de 59 concessionnaires avec magasins en France, le réseau, qui commercialise sa propre structure, a vécu toutes les périodes d’euphorie ou de crise de la filière. Au cours d’une interview, Xavier Fourel, président d’Aquilus, nous présente sa vision de l’évolution du marché et partage son analyse de la saison 2024.
Enjeux Piscine : Quelles sont les spécificités d’Aquilus ?
Xavier Fourel : « L’histoire d’Aquilus a débuté il y a 43 ans. 12 ans plus tard, les premiers poseurs indépendants ont commencé à construire des piscines avec délégation de marque. Aujourd’hui, le réseau fédère 57 concessionnaires piscines et spas et 2 concessionnaires spécialistes du spa, et couvre les ¾ du territoire français. Nous avons encore la possibilité de nous développer, particulièrement dans le Sud-Ouest de la France. Nous avons également la capacité de prendre des parts de marché partout en France entre notre présence sur le territoire, la puissance de la marque et notre organisation.
Nous avons une culture de l’animation du réseau différenciante
L’implantation physique fait en effet partie du modèle Aquilus. Nous nous appuyons sur les concessionnaires en place et les accompagnons pour les dynamiser, c’est dans notre intérêt commun. Si un concessionnaire ne vend pas une piscine, nous ne la vendons pas non plus.
Nous avons une culture de l’animation réseau différenciante avec un fort enjeu d’intégration à la marque. Ce qui fait notre ADN et que nous avons réussi à conserver et à transmettre au fil des années.
Tout repose sur notre équipe au siège, soit 28 personnes au service de nos adhérents : animation-développement, marketing, ADV, formation, technique (diagnostic, relation fournisseur, etc.) et logistique.
La combinaison du digital et de la territorialité fait notre force
Nous proposons aux consommateurs une offre modulable et personnalisable (forme, dimensions…) et une sélection d’équipements pour concevoir des bassins sur mesure. C’est ce produit industrialisé associé à la proximité d’un magasin pour le service avant et après la construction qui définissent notre concept. Aujourd’hui, les bassins que nous réalisons font entre 6 m x 3 et 7 m x 3,5 en moyenne et sont équipés d’un automatisme de désinfection, d’une régulation du pH et, selon les clients et l’environnement du projet, d’un système de filtration avec pompe à vitesse variable et d’une couverture à barres ou d’un volet roulant.
Cette offre personnalisée nous permet de répondre à tous les clients, y compris ceux qui souhaitent construire leur piscine en « do it yourself » avec ou sans accompagnement, ainsi que certains maçons et paysagistes qui ont l’occasion de réaliser quelques bassins chaque année. Avec la taille des bassins qui diminue, le nombre de paysagistes qui s’intéressent à la piscine, et se professionnalisent, devrait baisser d’après moi. Ils ne deviendront pas pisciniers à part entière, ils choisiront entre le métier de paysagiste et celui de piscinier.
Le bilan du 1er semestre 2024 ?
Nous sommes sur un marché en baisse sensible. Les ventes s’étaient déjà contractées en 2023 mais la contraction est plus forte aujourd’hui. Les effets du pool bashing de l’été dernier et de l’inflation ont été ressentis dès l’automne, renforcés par la météo particulièrement défavorable en ce début d’année. La concomitance de tous ces facteurs a donc eu un effet fort sur les ventes.
Le pool bashing a fait du mal au marché sur beaucoup d’aspects mais l’envie d’avoir une piscine à domicile demeure très forte. La piscine reste dans le cœur des Français. Nous recevons toujours beaucoup de contacts même si nombre de projets ne se sont pas encore concrétisés.
Les communications des acteurs de la filière et de la fédération des professionnels de la piscine ont contribué à soutenir l’intérêt des Français pour la piscine. Les particuliers ont compris nos messages mais ne sont pas encore passés à l’action. Et cela n’évolue pas à la même vitesse sur tous les sujets.
Le pool bashing a fait du mal mais l’envie d’avoir une piscine à domicile reste très forte
Nous avons un travail pédagogique à réaliser envers nos clients. L’enjeu pour nous est de parvenir à leur adresser un discours positif en expliquant que oui, il y a des solutions pour réduire les consommations des piscines, mais que cela a un coût. Nous constatons un véritable intérêt pour les pompes à vitesse variable et les filtres à éléments, des produits que nous avons au catalogue depuis 10 ans, avec la volonté de proposer des solutions plus vertueuses pour réduire les consommations des piscines de nos clients. En 2023, nous avons lancé une cuve de récupération des eaux de débord de 5 m3 à installer autour du trop-plein, qui peut être raccordé aux eaux pluviales, mais cette année, avec la météo pluvieuse, la demande est bien évidemment moins forte.
Nous travaillons également sur des solutions photovoltaïques pour réduire les consommations d’électricité.
Aujourd’hui, la piscine est quasiment devenue un bien d’équipement mais elle reste un produit de loisir. Tous les arguments sont toujours valables et d’actualité : vacances à la maison, investissement patrimonial, évolution des températures, etc.
L’offre évolue aussi entre piscine luxueuse et piscine plus abordable avec des aménagements plus sobres. Dans tous les cas, elle permet au consommateur de disposer d’un point d’eau chez lui, dans son jardin ou à l’intérieur de sa maison.
Le marché de la construction est réel et solide, tout en étant fluctuant et cyclique en raison de facteurs externes au marché. Même s’il a atteint un bas niveau aujourd’hui, il reviendra.La rénovation fait également partie de l’activité de nos concessionnaires. Nous rénovons des bassins construits pour certains il y a 40 ans. Ils ont le savoir-faire et nous les formons pour qu’ils développent leurs compétences. La rénovation est importante dans des périodes comme celle-ci et fait partie de la logique d’entretien des bassins. Nous sommes des constructeurs de piscines et des gestionnaires de clients.
La gestion de parc ?
Notre philosophie est que la gestion de parc n’est pas un objectif mais un outil. Nous travaillons avec nos concessionnaires pour proposer des solutions au bon niveau et pratiques pour le professionnel et le consommateur. La régulation et la connectivité sont des outils qui doivent permettre de proposer un service sans dédouaner le client de sa responsabilité. Elles doivent aider le professionnel à mettre en place une organisation adaptée avec une offre qui réponde au besoin de ses clients. Nous avons lancé le modèle Aquilus e.Dro avec ACIS qui permet de répondre à ce besoin avec un produit qui s’inscrit dans notre concept de modularité.
La régulation et la connectivité sont des outils qui doivent permettre de proposer un service
La gestion de parc permet de faire ressortir des besoins non exprimés. Encore trop de gens pensent qu’une piscine c’est compliqué. C’est pour cela que, depuis longtemps, nous invitons nos clients à des journées de formation à la mise en route, à l’hivernage, etc.
Quels sont vos enjeux actuels ?
L’offre mais aussi la réactivité que nous devons à nos concessionnaires et, par voie de conséquence, aux clients qui ont des exigences de rapidité et dont la tolérance est plus courte aujourd’hui. Cela concerne la logistique, par exemple, nos clients devant être livrés dans les délais les plus courts possibles avec des livraisons les plus complètes possibles.
Cela concerne aussi le temps de construction des piscines. L’enjeu est de simplifier encore plus l’installation. L’avantage de notre système modulaire est qu’il nous permet de répondre à la problématique de l’inflation et du positionnement prix, avec une proposition à tiroirs en jouant sur la taille, les équipements, mais aussi la pose, le consommateur pouvant installer lui-même sa piscine.
Dans tous les cas, la relation avec le concessionnaire reste essentielle. Il est l’interlocuteur de proximité du client avec Aquilus !