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1 2 3 Piscines : le pool bashing de cet été n’a pas entamé le désir de piscine

Lachapelle-sous-Aubenas (07)

Bruno Arnaud a créé 123 Piscines en 2003 dans le sud de l’Ardèche, un secteur bénéficiant d’une forte fréquentation touristique. Au cours d’une interview, il nous a livré son analyse de l’activité sur son secteur.

Bruno Arnaud : Après une saison 2022 exceptionnelle, la saison 2023, même si elle s’est globalement bien passée, a été marquée par un ralentissement sensible dont les raisons sont multiples. Parmi elles je citerai le fait qu’en 2022, période « Post Covid », nous avons construit beaucoup de bassins par anticipation que nous n’avons logiquement pas retrouvés en 2023.
Un autre facteur pénalisant a été l’inflation qui a majoré le prix d’un bassin de l’ordre de 20 à 30 %. Concrètement cela signifie que pour un budget identique la taille du bassin a diminué de 2 m. L’inflation s’est également traduite par une contraction des marges de l’entreprise. Nous n’avons, en effet, pas répercuté l’ensemble des hausses subies, notamment celles concernant le prix de la main d’oeuvre, sur nos devis car la concurrence est devenue plus présente.
Historiquement, depuis 20 ans, nous construisions couramment des bassins de 12 m x 6 et le constat est qu’aujourd’hui la taille moyenne est plutôt de 8 m x 4. Les raisons de cette diminution de taille sont multiples : budget, nous l’avons vu, des terrains plus petits en surface, sensibilisation aux économies d’eau et aussi le fait que beaucoup de clients ont compris que la vocation d’une piscine familiale n’était pas la natation mais plutôt la convivialité !
Autre caractéristique de la saison 2023, l’augmentation sensible de la demande pour des équipements concernant les économies d’eau et d’électricité tels que les panneaux solaires et les systèmes de récupération et de gestion d’eau.
La baisse de la demande, en construction, comme en rénovation, nous a poussés à nous intéresser à nouveau aux prestations d’entretien que nous limitons, du fait de la forte demande en construction, aux ouvertures et aux fermetures de bassin. Point important, le « Pool Bashing » de cet été n’a pas entamé le désir de nos clients pour la piscine. La demande est bien là. Notre clientèle est plutôt âgée, constituée en partie de retraités ou de futurs retraités CSP +, qui ne sont pas sensibles aux restrictions de crédit bancaire. La frilosité des banques ne nous a donc pas impactés. En conclusion de l’année 2023, je dirais que la situation nous a obligés à adapter notre offre et à suivre encore mieux nos devis.
C’est un retour à une situation que je qualifierai de normale après des années exceptionnelles.

Habituellement, quand la construction marquait le pas, la rénovation prenait le relais et inversement. Aujourd’hui nous constatons que les 2 activités se comportent de façon identique. Sur notre secteur beaucoup de bassins ont aujourd’hui un âge « vénérable », parfois près de 50 ans. Le parc de piscines à rénover est conséquent !

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Nous sommes sur un secteur très touristique et, tout près de nous, la région de Vallon Pont d’Arc voit sa population multipliée par 20 durant l’été. Cela s’est traduit, sur ce secteur très particulier, qui n’est pas au coeur de notre zone de chalandise, par une interdiction de construire des piscines durant plus de 3 mois de fin mars à début avril. Nous sommes contraints de nous montrer toujours plus vigilants et de répondre aux inquiétudes et aux questions de nos clients en la matière.

Je suis plutôt optimiste et je pense que notre CA 2024 sera égal à celui de 2023. En revanche, je constate un important décalage dans les prises de commandes. Traditionnellement nous signions l’intégralité des commandes pour la future saison entre septembre et décembre ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. À date nous n’avons en portefeuille que les chantiers à réaliser durant le premier quadrimestre, mais les signatures s’accélèrent depuis le milieu du mois de février. La demande est bien là mais concerne toujours davantage des bassins plus petits, de 7 m x 4 voire de 6 m x 3, bien équipés, en particulier avec des traitements automatiques, et encore plus économes en eau comme en électricité. La qualité de l’eau étant de plus en plus médiocre, je n’oriente pas forcément mes clients vers des filtres à cartouche, ni même vers des pompes à vitesse variable, mais vers des panneaux solaires et des systèmes de récupération d’eau sachant que le prix de l’électricité va continuer à augmenter !
Nous construirons en 2024 une quinzaine de piscines « prêtes à plonger », pour un budget moyen de 34 000 € et nous vendrons entre 15 et 20 piscines en Kit Flexiforme, un concept de piscine béton que nous avons développé.