Comment réduire la facture énergétique de vos clients ?

Avec la hausse du prix de l’électricité au 1^er février de 8,9 à 9,6 %, la facture énergétique de vos clients va augmenter et en partie à cause de leur piscine. Comment les conseiller au mieux et quelles solutions préconiser pour réduire la consommation énergétique des équipements installés dans leur local technique ?
Tour d’horizon.

Quels sont les équipements qui consomment le plus d’énergie ?

La pompe de filtration, le cœur énergétique de la piscine

Pas d’eau propre, désinfectée et chaude sans pompe de filtration. Pour y parvenir, elle doit fonctionner tous les jours (avec un hivernage actif) sur une plage horaire d’autant plus importante qu’elle a de besoins journaliers à couvrir (filtration, traitement, chauffage, etc.). C’est donc tout naturellement le premier poste de coût de la piscine (+/-45 % en moyenne) avec une consommation énergétique de l’ordre de 500 à 3 000 watts (pour un fonctionnement moyen de 15 h / jour en saison).

Le chauffage : transformer les watts en calories

Deuxième poste de consommation énergétique (à condition qu’il soit maîtrisé et selon le type d’équipement choisi), le chauffage (40 à 45 %). Que ce soit un réchauffeur électrique ou une pompe à chaleur, le chauffage de l’eau consomme beaucoup d’énergie, mais ne fonctionne pas toute la journée (asservi à la pompe de filtration), ni toute l’année (quelques semaines par an). Contrairement à l’échangeur électrique qui propose un rendement de 1 kW utilisé pour 1 kW facturé, la pompe à chaleur offre un rendement de 1 kW utilisé pour 4 kW au minimum. Selon le modèle choisi (On/off, Inverter ou Full Inverter), avec une PAC de 24 kW, sa consommation sera de 1 000 à 6 000 watts par jour (selon les conditions météorologiques).

D’autant que les modèles les plus évolués, optimisent le temps de montée et de maintien en température avec à la clé des économies importantes sur la facture énergétique par rapport aux modèles d’entrée de gamme (350 € / an en moyenne pour une piscine couverte par un volet avec une température de consigne de 28° C – Chiffres Polytropic).

Les autres postes de consommation électrique de la piscine

• Régulation, 200 watts en moyenne par jour avec 30 à 40 w/h pour un régulateur.
• Électrolyseur, 220 à 250 watts par jour et 30 watts quand il ne fonctionne pas.
• Éclairage, fonctionne 51 h par an en moyenne avec une ou plusieurs ampoules LED de 40 w/h.
• Robot électrique, 200 à 250 watts par jour. 
• Robot à surpression, 2 000 watts par jour pour 1 h de fonctionnement avec son surpresseur (en moyenne 1 000 watts pour la pompe + 1 000 watts pour le surpresseur).
• Robots sans fil, dépend de la gestion de la batterie et du mode de charge. Si besoin de 200 watts pour un nettoyage, il faudra charger la batterie d’autant.
• Débordement, 100 watts par heure pour la pompe de gavage. Même chose pour une cascade ou une nage à contre-courant.

Comment mesurer la consommation énergétique des piscines de vos clients ?

1. Analyser les consommations mesurées par le compteur Linky

L’interface en ligne (ici EDF à partir des données fournies par Enedis) permet d’estimer la consommation qu’elle identifie comme étant celle de la piscine. L’avantage est qu’il est possible de la comparer par heure, par, jour, par mois ou par an et d’en déduire la consommation en fonctionnement avec la pompe d’un côté (et autres équipements) et celle du chauffage, par déduction, sur les périodes où il a été mis en route.

2. Si le local technique dispose d’un sous-compteur pour la piscine et à condition qu’il contienne un module de suivi de la consommation électrique, vous disposerez d’informations plus précises pour bien conseiller votre client. 

Il est possible de faire ajouter ce type de module dans le coffret électrique sur un rail, soit par le piscinier, soit par un électricien, et monitorer ainsi simplement les watts consommés via une application.

Quelles solutions pour réduire les consommations énergétiques des piscines ?

1. Les premiers gestes pour réduire la facture de vos clients

Avant de remplacer tous les équipements dans le local technique, il existe des solutions pour commencer à réduire les consommations.

• Adapter le temps de filtration de la pompe à la température de l’eau voire automatiser la gestion de ce temps de filtration grâce à un module de contrôle avec sonde de température ;
• Abaisser la température de consigne de la PAC (réduire de 1°C la température de l’eau permet de réduire la consommation d’énergie de 7 % – Source : Warmpac) ;
• Ajouter un module de vitesse pour transformer une pompe mono-vitesse en pompe multi-vitesses, une solution intermédiaire qui peut être intéressante.
• Bien traiter la piscine : optimiser le traitement permet de moins faire tourner la pompe.
• Et surtout couvrir la piscine, quelle que soit la solution (couverture, volet, abri), pour réduire le besoin en filtration, en contre-lavage, en désinfection, en régulation et maintenir la température de l’eau à moindre coût (réduction jusqu’à 35 %).

2. Remplacer les équipements les plus énergivores

• Principe de la pompe à vitesse variable : en réduisant la vitesse par 2, on réduit la perte de charge par 4 et la consommation électrique de la filtration par 8. 
• Avec une PAC Full Inverter, le fonctionnement du chauffage va être optimisé pour une efficience énergétique maximale (fonction évidemment de la température de consigne et du mode choisi).
• Préférer des équipements avec automatisation pour déclencher au bon moment la bonne action, pendant la bonne durée et avec le bon dosage pour prévenir, corriger ou alerter.

3. Alimenter les équipements du local technique avec des énergies renouvelables

Il existe aujourd’hui des solutions pour fournir l’énergie nécessaire au fonctionnement d’un ou plusieurs équipements de la piscine, soit à partir des panneaux solaires installés sur le toit de la maison, soit à partir de panneaux solaires dédiés. 

4. Attention aux pertes de charge

Il est important de réduire au maximum les pertes de charge pour limiter les « efforts » de la pompe et donc sa consommation électrique :

• Bien penser le circuit hydraulique : diamètres des tuyaux, types de coudes, longueur des canalisations, distance du local technique… à la construction ou lors d’une rénovation importante, car il est difficile de le modifier ensuite.
• Inclure dans le calcul le nombre et type d’équipements qui sont connectés au circuit hydraulique

Remerciements à Yves-Marie Lelay (Pentair), Richard Forest (ACIS), Loïc Dufaux / Pauline Bergeret (Polytropic) et Bernard Philippe (Warmpac)