Installée en Dordogne, l’entreprise Bonnin and Co a été fondée en 2008. Si la construction reste au cœur de son activité, l’entretien des bassins représente aujourd’hui un levier stratégique pour fidéliser la clientèle et développer la rénovation. Rencontre avec sa dirigeante, Laetitia Bonnin, qui partage sa vision de l’entretien.
Depuis quand l’entreprise existe-t-elle, et à quel moment avez-vous développé l’activité d’entretien ?
L’entreprise a été créée en 2008 avec mon mari, mais je l’ai rejoint dès 2011. Très vite, nous avons intégré l’entretien comme une composante naturelle de notre activité. On s’est toujours revendiqués piscinistes au sens large. Nous faisons de la rénovation (liner, étanchéité, hydraulique), de la pose de coques, du SAV, et nous avons aussi un magasin-showroom d’environ 250 m². Pour des interventions plus spécifiques (pose de membranes armées, maçonnerie, terrassement…), nous faisons appel à des partenaires sous-traitants. Nous préférons nous entourer de professionnels compétents qui partagent notre exigence, plutôt que d’essayer de tout faire en interne sans exceller partout.
Comment sont structurées vos équipes et quelle est votre organisation ?
Nous sommes neuf salariés actuellement, et nous serons dix ou douze en saison avec les intérimaires. Pour anticiper au mieux et gérer notre planning, nous relançons nos clients en février et leur demandons la date à laquelle ils veulent absolument se baigner afin de planifier nos interventions. Tous nos contrats incluent une autorisation d’intervention, ce qui nous permet d’agir en leur absence. On facture à l’ouverture, à chaque visite, puis à la fermeture. On ne pratique pas encore la mensualisation, mais on y travaille. Ce n’est pas simple à mettre en place, surtout en pleine saison. Nous comptons généraliser la mensualisation auprès de notre nouvelle clientèle mais ce sera plus difficile à mettre en place avec les anciens clients qui ont déjà leurs habitudes. Récemment, nous avons racheté le magasin d’un de nos confrères à 12 km de notre siège. C’est une belle opportunité d’y développer l’activité entretien, avec un vrai focus sur la fidélisation.
Actuellement, pour être rentable, nous devons miser sur le volume !
Quelle est la part de l’entretien dans votre activité ?
Aujourd’hui, l’entretien représente environ 25% de notre chiffre d’affaires, ce qui est peu par rapport à notre volume global (environ 1,6 million d’euros). Mais ce n’est pas négligeable : c’est une activité stratégique, car elle nous permet de rester en contact avec les clients et d’anticiper leurs besoins en rénovation.
Quels investissements avez-vous faits pour cette activité ?
L’entretien ne demande pas forcément de gros moyens : nous avons investi dans des photomètres professionnels, des balais spécialisés (environ 150 €), des véhicules propres, une tenue adaptée… mais ce n’est pas le poste le plus coûteux. En revanche, il faut des techniciens bien formés, et c’est là que réside notre marge de progression.
Combien de bassins gérez-vous ?
Nous avons un parc d’environ 200 contrats d’entretien par an, auxquels s’ajoutent une quarantaine de bassins que nous suivons ponctuellement (remise en route, fermeture, dépannage…). Les contrats sont à la carte : certains clients veulent une visite toutes les semaines, d’autres seulement à l’hivernage ou à l’ouverture.
Quel est votre profil type de client ?
En Dordogne, nous avons beaucoup de résidences secondaires, de clientèle étrangère, notamment anglaise. Dans notre zone, rares sont les maisons sans piscine ! C’est un avantage, mais cela rend aussi les choses plus complexes en termes de tarification : ici, on ne peut pas pratiquer les prix du Sud-Est ou de la région parisienne. Pour être rentable, nous devons miser sur le volume !
Est-ce une activité rentable pour vous ?
À notre échelle, pas vraiment. En tout cas, pas avec notre structuration actuelle. On ne perd pas d’argent, mais ce n’est pas non plus ce qui nous fait vivre. Cela dit, c’est un excellent vecteur de développement pour la rénovation et la vente de matériel. Nous voyons l’entretien comme une porte d’entrée, un levier pour proposer ensuite de la rénovation, de l’équipement ou de l’automatisation. On arrive chez les gens, on constate que la pompe fait du bruit ou que le système de sécurité n’est pas aux normes, et on peut faire des propositions qui sont le plus souvent acceptées car nous avons déjà montré patte blanche. Ils nous connaissent et nous font déjà confiance.
Quels sont vos objectifs à terme pour votre activité d’entretien ?
L’idée, c’est de professionnaliser encore davantage cette branche. On a suivi la formation de Georges Concept qui nous a rappelé l’importance de mettre en place un service premium. Pour autant, aujourd’hui, nos techniciens ne sont pas encore formés pour du haut de gamme et l’équipe n’est pas structurée pour ça. On envisage de travailler sur cette montée en compétences et la structuration des équipes.
FICHE ENTREPRISE
Année de création : 2008
Localisation : Dordogne
Effectifs : 9 salariés + 2 à 3 intérimaires en saison
CA 2024 : 1,6 million d’euros (chiffre de croisière)
Part de l’entretien : 25% du CA
Parc en gestion :200 contrats d’entretien par an
+ 40 bassins suivis ponctuellement
Surface du showroom : 250 m²