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Des noyades en forte hausse en juin 2025

Juin 2025 a été le 2e le plus chaud après celui de 2023, qui avait marqué le début d’une canicule historique. Ce nouveau record de chaleur a poussé de nombreux Français à rechercher des lieux de baignade pour se rafraîchir. Mais davantage qu’à l’ordinaire, ce simple réflexe s’est malheureusement soldé par des accidents – 429 noyades ont été recensées en juin 2025 soit deux fois plus que sur la même période en 2024 – soulignant l’importance de la vigilance et la nécessité de développer l’apprentissage de l’aisance aquatique et de la natation.
Le bilan en chiffres.

+ 95 % de noyades en juin 2025

Cette année, le début de la saison de baignade en mer, rivière et piscine a été marqué par une augmentation record du nombre de noyades. Pas moins de 429 noyades ont été recensées par Santé publique France contre 220 l’an passé à la même période, soit une hausse de +95 %. 109 des noyades (soit 25 %) ont entraîné le décès de la personne, contre 69 en juin 2024, soit +58 % d’augmentation.

La raison ? L’organisme l’explique par le niveau élevé des températures qui ont frappé l’Hexagone la deuxième quinzaine de juin, et amené les Français à chercher un site de baignade pour se rafraîchir.

À noter : 12 des 109 noyades comptabilisées (11 %) résultent d’une activité hors baignade (chute ou chavirage d’un bateau et canoë/kayak)

Toutes les classes d’âge concernées par la noyade

48 % des noyades ont concerné des enfants de 0 à 17 ans (40 % en 2024), avec une augmentation de +155 % chez les 0-5 ans et de +153 % chez les 6-12 ans. Chez les adolescents de 13 à 17 ans, la situation est plus grave, 48 % des 23 noyades recensées ayant entraîné un décès (contre 19 % en juin 2024), tandis que les enfants de moins de 6 ans représentent 33 % des noyades mais seulement 2 % des décès.
Les adultes comptent pour 52 % des noyades (60 % en 2024) et 82 % des décès (88 % en 2024). Le nombre de noyades mortelles est passé de 61 à 90 sur le seul mois de juin par rapport à l’an dernier.

Une hausse des noyades dans quasiment toutes les régions françaises

Sans surprise, les régions côtières du sud de la France – en raison de leur attrait touristique et de la diversité et du nombre de leurs sites de baignade -enregistrent la plus grande part des noyades (PACA : 107 contre 53 ; Occitanie : 78 contre 37 ; Nouvelle-Aquitaine : 64 contre 17).

Même si le nombre de noyades y reste nettement inférieur à celui de ces régions, certaines zones moins organisées et structurées, comme la Bretagne et la Normandie, présentent des taux de mortalité particulièrement élevés, 62 % des noyades ayant entraîné un décès.
Quant aux régions éloignées de la mer, mais riches en cours d’eau et plans d’eau, elles ne sont pas exemptes de noyades. En Auvergne-Rhône-Alpes, frappée par une forte vague de chaleur, le nombre de noyades a doublé, passant de 18 à 37, et près d’une sur deux (48 %) a eu une issue dramatique. Le Grand Est et la Bourgogne-Franche-Comté connaissent une situation similaire.

55 % des noyades mortelles en cours d’eau et plan d’eau

Plus de la moitié des noyades mortelles (55 %) se sont produites dans un cours d’eau (39 %) ou un plan d’eau (16 %), devant la mer (30 %) et les piscines privées familiales et publiques (14 % et 1 %).
Chez les enfants et adolescents (0 à 17 ans), 78 % des décès sont survenus dans des cours d’eau, suivis par les plans d’eau et les piscines privées familiales (11 %).
Dans la population adulte, ce sont les baignades en mer (37 % des décès) et cours d’eau (31 %) qui se sont avérées les plus dangereuses, devant les plans d’eau (17 %) et les piscines privées familiales (14 %).

Ces chiffres démontrent l’importance de la surveillance pour éviter les noyades, les piscines publiques ou privées payantes (ex : municipale, base de loisirs, parc d’attractions) et les piscines privées à usage collectif (ex : hôtel, résidence, camping, club de vacances) n’ayant connu qu’un seul accident en juin 2025.

L’importance de la surveillance et de l’apprentissage de la natation…

Dans son bulletin de juin 2025, Santé Publique France appelle à un renforcement de la vigilance et notamment :

  • A la surveillance active et permanente des jeunes enfants, dans et en-dehors de l’eau.
  • Au respect des zones de baignades surveillées et des interdictions de baignade : l’enquête NOYADES 2021 avait démontré que 10 % des décès étaient liés aux baïnes, marées et courants.
  • Au risque accru de noyade en cas de baignade en cours d’eau non aménagé, surtout en cas fatigue ou de consommation d’alcool.
  • A la nécessité d’intensifier la prévention tous âges confondus, notamment avant et pendant les périodes chaudes.
  • À l’apprentissage de l’aisance aquatique et de la natation pour prévenir les noyades.

… et le rôle essentiel des piscines pour la prévention des noyades

La natation est l’une des premières activités sportives et de loisir des Français. Un engouement renforcé par les performances des nageurs français dans les grandes compétitions internationales, comme Léon Marchand lors des jeux olympiques de 2024 et, ces derniers jours, par Maxime Grousset.

Les 4 000 piscines publiques que compte la France, ont pour mission de service public l’apprentissage de la natation. Toutefois, elles sont confrontées à un double défi : un parc vieillissant – 80 % d’entre elles ayant été construites avant 1995 – et la hausse du coût de l’énergie nécessaire à leur chauffage et à leur déshumidification. Leur nombre reste insuffisant à mailler efficacement le territoire, les budgets contraints des collectivités locales rendant complexe le financement des travaux de rénovation nécessaires ou les nouveaux projets de construction. Elles sont pourtant au cœur des politiques publiques en faveur du développement de l’aisance aquatique et de l’apprentissage du savoir nager.

Quant aux piscines privées, elles contribuent également à l’apprentissage de l’aisance aquatique et de la natation. En 2021, la Fédération des Professionnels de la Piscine a signé un partenariat avec le ministère des Sports afin d’ouvrir ces bassins aux activités destinées à développer l’aisance aquatique dès 4 ans, puis à l’apprentissage de la nage pour les enfants plus âgés. Elle mène aussi chaque année des campagnes de sensibilisation auprès des propriétaires de piscines, rappelant l’importance d’une surveillance active et continue des enfants par un adulte responsable. Parallèlement, d’autres initiatives portées par les acteurs professionnels du secteur viennent renforcer les engagements de la filière en faveur de la sécurité et de l’éducation aquatique.