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Ouverture de la piscine : étapes clés d’une mise en route réussie

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Plus encore que l’hivernage, la mise en route du bassin est une étape à ne surtout pas négliger : elle demande un minimum de temps, une grande rigueur et peut nécessiter plusieurs interventions. Pourquoi est-ce important ? Parce qu’un estivage réussi, « c’est du bonheur toute la saison » ! Pour votre client tout d’abord, qui pourra profiter d’une saison de baignade sans encombre. Mais aussi pour vous, piscinier !
Car une ouverture réussie, c’est autant de désagréments (pH instable, invasion d’algues, détérioration du revêtement…) évités qui vous feront perdre du temps, ô combien précieux en pleine saison, et qui créeront de la tension avec votre client, alors que la judiciarisation devient de plus en plus fréquente ! Christel Ageorges, formatrice et experte sur le sujet du traitement de l’eau, revient sur les étapes clés d’un estivage optimal.

1. Quand remettre en route la piscine ?

L’idéal est d’intervenir lorsque la température de l’eau atteint environ 12-15°C. Au-delà de cette température, les algues et micro-organismes commencent à proliférer rapidement. Aussi, et surtout dans le sud de la France, n’attendez pas le mois de mai ! Plus tôt vous faites la mise en route, mieux c’est ! Le maître mot : l’anticipation ! Dès le mois de février, communiquez sur vos réseaux sociaux, relancez vos clients et planifiez vos interventions ! N’attendez pas le printemps au risque de vous laisser déborder par les demandes dès les premiers rayons de soleil. Démarrer plus tôt vous permet aussi de laisser les traitements agir, de réajuster les paramètres et de prendre le temps de bien faire les choses. 

2. Anticiper ! 

Si vous connaissez déjà le client et que vous avez signé un contrat fermeture/ouverture, vous avez vous-même procédé à l’hivernage. Vous savez donc déjà à quoi vous attendre ! En revanche, s’il s’agit d’un nouveau client ou d’une mission ponctuelle, il est indispensable de se rendre sur place en amont pour faire un état des lieux et deviser si nécessaires les éventuels changements/réparations d’équipements.  Selon l’état du bassin, il pourra être nécessaire de prévoir plusieurs passages. 

3. Une eau claire, avant tout 

À la sortie de l’hivernage, l’eau peut être très trouble, voire croupie. Avant de faire l’équilibre de l’eau, l’objectif premier est de la rendre à nouveau transparente ! 

  • Vérifiez le taux de stabilisant : si vous constatez qu’il est déjà à 100 ppm, videz 1/3 du bassin. Dans un souci d’économie d’eau, dès lors que votre taux de stabilisant est trop élevé, essayez de le corriger bien en amont (avant l’hivernage si possible).
  • Éliminez les débris : commencez par retirer les végétaux et autres impuretés flottantes.
  • Videz les paniers de skimmers et le préfiltre de la pompe.
  • Effectuez un traitement choc : après l’hiver, le pH est plus bas, ce qui rend le chlore plus efficace. Profitez-en pour effectuer une chloration choc entre 10 et 12 ppm et laissez agir la filtration en marche forcée, 24 à 48h afin d’éliminer tous les micro-organismes. 
  • Si filtre à sable, pensez à mettre du floculant.
  • Nettoyez bien le bassin (fond, parois, ligne d’eau…) une fois l’eau redevenue claire. 

4. La remise en service du local technique

  • Vérifiez l’état général du local
  • Examinez le circuit hydraulique et testez les raccords, le fonctionnement et la position des vannes pour détecter de possibles fuites, dépôts de calcaire… afin de vous assurer qu’ils ne présentent pas de dommages. 
  • Contrôlez les borniers dans le coffret électrique pour vous assurer que le circuit électrique est opérationnel.  
  • Filtre : vérifiez l’état du média filtrant (sable, verre, cartouche). Profitez de la chloration choc pour faire votre lavage de filtre afin que l’eau surchlorée désinfecte la masse filtrante en profondeur. Utilisez un désinfectant détartrant dégraissant filtre pour bien nettoyer la cuve et éliminer le biofilm. 
  • Pompe : vérifiez son état (roulements, joints, préfiltre), nettoyez le panier de pompe, graissez les joints puis remettez-la en service.

5. L’équilibre de l’eau, un protocole rigoureux 

Une fois que l’eau est rattrapée et le niveau refait, vient l’étape cruciale de l’équilibre et de l’analyse de l’eau. 

  • Le TAC : c’est la première chose à corriger ! Il représente le pouvoir tampon de l’eau : si le Tac est bas, le pH ne sera pas stabilisé (effet yoyo). Inutile donc de corriger le pH avant le TAC. Pour maintenir l’équilibre de l’eau pendant toute la saison, remontez le TAC s’il est inférieur à 150. En effet, si vous démarrez la saison à 80, au milieu de l’été vous allez forcément vous retrouver avec des valeurs inférieures à ce taux. Aussi, votre objectif en début de saison sera d’atteindre des valeurs comprises entre 180 et 250 (attention, les bandelettes de tests vous préconisent un TAC entre 80-120). Il est recommandé de vérifier ces valeurs 1 à 2 fois dans la saison. Pour une bonne correction, laissez le TAC agir 24 à 48h. Ce n’est qu’après ce laps de temps que le TAC révèlera la véritable valeur du pH.
  • Le pH : une fois le TAC stabilisé, il est temps de s’occuper du pH dont la valeur optimale se situe autour de 7,2 (7-7,4). En cas de pH trop élevé ou trop bas, il va falloir le corriger manuellement avec du pH minus ou du pH plus. En cas de régulation pH, rappelons que sa fonction n’est pas de faire des corrections mais bien de réguler une valeur réglée préalablement manuellement.
  • Le TH : il mesure la dureté de l’eau, à savoir la quantité de calcaire dissout dans l’eau. À partir de 250, le TH est trop élevé, il faut alors le séquestrer avec un produit spécifique pour traiter le calcaire. Attention, si vous avez effectué une chloration choc à l’hypochlorite de calcium, cela fait monter le TH et le pH. En cas de correction de TAC, il est préférable de séquestrer le TH en amont pour éviter de créer des précipités calcaires. 

6. Relancer les traitements automatiques 

  • Régulation pH : attendez 3-4h après la correction du pH avant de remettre en route la régulation automatique. 
  • Électrolyseur au sel : relancez l’électrolyse tout de suite après avoir atteint les bonnes valeurs de pH et de chlore. 
  • Sonde redox : c’est l’ultime étape de la remise en route du bassin ! À ne faire qu’une fois que tout est équilibré. La sonde redox, qui mesure un courant électrique, est sensible à l’équilibre de l’eau, à la température et au stabilisant. L’eau doit donc conduire parfaitement l’électricité pour ne pas fausser la lecture. Son process de remise en route est particulier. Car si l’étalonnage ne sert qu’à vérifier son bon fonctionnement, il est important de calibrer la sonde en fonction de la conductivité de l’eau de chaque bassin. Il ne faut pas, par facilité, utiliser les paramètres d’usine de l’appareil : si la conductivité de votre eau est mesurée à 650 mv, la sonde doit être calibrée sur cette valeur pour un fonctionnement optimal. Il est conseillé de refaire un calibrage en cours de saison, la conductivité de l’eau évoluant selon les précipitations, les températures… d’autant plus en période de forte canicule. Des températures élevées modifient le potentiel redox avec pour conséquence une surproduction en chlore !