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Augmenter la durée de vie d’une cellule d’électrolyseur : les bonnes pratiques

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La cellule d’un électrolyseur au sel est un élément clé du système de traitement de l’eau automatique d’une piscine. Installée sur le circuit hydraulique, elle assure le processus d’électrolyse qui décompose le sel contenu dans l’eau pour générer le chlore libre (hypochlorite de sodium) indispensable à la désinfection de la piscine. Ses électrodes (anode et cathode) en titane sont recouvertes d’un revêtement en ruthénium pour assurer une bonne conductivité et une résistance à la corrosion. Si la durée de vie moyenne d’une cellule se situe généralement entre 3 et 7 ans, ce qui correspond à environ 10 000 heures de fonctionnement dans des conditions optimales, certains facteurs peuvent influencer le vieillissement prématuré de la cellule et lui faire perdre en efficacité. Deux experts du secteur nous rappellent les bonnes pratiques pour maximiser sa durée de vie.

Le tartre est la conséquence directe d’un déséquilibre du pH, du TAC et du TH. Si ces paramètres sont trop élevés, cela favorise son développement et l’entartrage des électrodes au risque de diminuer leur durée de vie et d’impacter significativement l’efficacité de la production de chlore. En effet, le chlore gazeux se formant à la surface de contact de la plaque, plus il y aura de dépôts calcaires, plus cette surface de production sera restreinte avec comme conséquences une sur-sollicitation de la cellule et une perte d’efficacité de l’électrolyseur.

Il est donc primordial de maintenir l’équilibre de l’eau dans des valeurs de référence :  

  • Un pH entre 7,2 et 7,4 maintient la solubilité du calcaire. Attention, l’électrolyse fait monter le pH. À l’inverse, un pH trop bas (< 7,0) accélère la corrosion des électrodes.
  • TAC (l’alcalinité de l’eau) supérieur à 120 mg/L. Un TAC trop bas entraîne également des variations rapides du pH, compliquant l’équilibre de l’eau.
  • La dureté idéale (TH) est comprise entre 150 et 250 mg/L.

Attention : lors de l’ajout d’un produit chimique et quel qu’il soit, pensez à bien couper l’électrolyseur au risque de fausser la lecture des sondes.

Chaque électrolyseur a une plage de salinité recommandée (généralement entre 3 et 5 g/L). Un taux trop bas fatigue la cellule, tandis qu’un taux trop élevé peut, selon le mode de pilotage du modèle en question (en courant ou en tension) causer sa surchauffe et une usure prématurée. Faire travailler une électrolyse en dessous du seuil recommandé par le fabricant a un impact direct sur la durée de vie de l’électrode. 

D’autre part, si l’appareil n’a pas de capteur de salinité, il est indispensable de vérifier manuellement le taux de sel (testeur sel ou test bandelette). Lorsque l’on avance dans la saison, les contre-lavages, les éclaboussures et les remplissages entraînent une dilution et une baisse de la quantité de sel nécessaire à l’appareil pour bien fonctionner. Résultat, une baisse de la conductivité, une sur-sollicitation de l’électrolyseur, une tension plus haute et, selon les fabricants, des pics d’ampérage qui vont accélérer la dégradation des plaques.

Limiter les variations de température de l’eau

La température de l’eau joue un rôle crucial dans la préservation de la cellule. En effet, l’électrolyse fonctionne de manière optimale dans une plage de température généralement située entre 15°C et 30°C.
En dessous de 15 °C, la conductivité de l’eau diminue, réduisant l’efficacité de l’électrolyse. Certains électrolyseurs disposent d’un capteur de température et cessent donc de fonctionner en dessous d’un certain seuil pour éviter d’endommager la cellule.

Une température trop élevée augmente le besoin en chlore, d’où une production plus importante, et une accélération de l’usure des électrodes. 

Au-delà de 30°C, l’évaporation accélérée de l’eau peut concentrer les minéraux dissous dans l’eau favorisant l’entartrage de la cellule. Ce risque de précipitation calcaire est particulièrement accru si le pH et le TAC ne sont pas bien équilibrés. Aussi, pour limiter les variations excessives de températures et réduire l’évaporation, il peut être judicieux de conseiller à votre client d’équiper son bassin d’une couverture isolante. 

Protéger la cellule en cas d’hivernage

L’hivernage d’une piscine équipée d’un électrolyseur au sel nécessite de prendre quelques précautions pour protéger la cellule et éviter toute détérioration due au froid ou au gel

  • En hivernage actif : si l’eau est suffisamment chaude (plus de 15°C), laisser fonctionner l’électrolyseur tout en réduisant sa puissance pour éviter une surproduction de chlore qui userait prématurément la cellule.
    Si la température est inférieure à 15°C, arrêter l’appareil (s’il ne dispose pas d’une sonde de température), les sondes ne fonctionnant plus aussi efficacement en dessous de ce seuil et la piscine ne nécessitant plus de désinfection en dessous de 12°C.
  • En hivernage passif : couper l’alimentation, vidanger le circuit, nettoyer la cellule et la stocker dans un endroit sec, à l’abri du gel, idéalement dans un local technique tempéré. 

Attention : la cellule d’électrolyseur étant conçue pour maintenir un certain niveau de chlore, lors de la remise en route de la piscine, pensez à faire une chloration choc pour remonter le chlore manuellement et ne redémarrer l’électrolyseur que lorsque le niveau de chlore souhaité est atteint (Lire aussi Ouverture de la piscine : étapes clés d’une mise en route réussie.)

Le contrôle visuel : la première façon de contrôler l’état d’une cellule d’électrolyse est visuelle. Beaucoup de fabricants proposent des cellules transparentes pour vérifier facilement les dépôts calcaires. 

Un test de tension : une tension anormalement élevée peut être liée à l’entartrage, à l’usure du revêtement des électrodes ou à un taux de sel insuffisant.

Il est essentiel de vérifier le taux de salinité avant de diagnostiquer une panne. Si l’électrolyseur ne dispose pas d’une fonctionnalité de test intégrée, le recours à un multimètre permettra de mesurer les valeurs aux bornes de la cellule, et de les comparer avec les recommandations du fabricant.

Si un dépôt calcaire est constaté à la surface des électrodes, il est indispensable de procéder à un nettoyage de la cellule : 

  • Automatiquement, par inversion de polarité 

La plupart des électrolyseurs sont équipés d’un système d’inversion de polarité. Cette fonction inverse périodiquement la polarité des plaques de l’électrode (anode et cathode), pour détacher le calcaire qui s’y accumule naturellement. Ce temps peut être réglable pour s’adapter aux différents types d’eau. Un réglage de l’appareil en inversion de polarité à 2 heures peut réduire de près de 30% la durée de vie de l’électrode. Pour éviter d’endommager la cellule, il est préférable de ne pas augmenter la fréquence d’inversion du courant, au risque d’endommager prématurément la couche de ruthénium présente sur la cellule. 

  • Manuellement, en cas de dépôt de calcaire observé 

Malgré l’automatisation du nettoyage par inversion de polarité, la cellule peut s’entartrer, particulièrement dans les eaux très calcaires. Il est donc primordial de vérifier régulièrement l’état de la cellule et/ ou de conseiller à votre client de faire un contrôle visuel hebdomadaire.

Remerciements à Julien Pisaneschi (Hayward) et Adil Seghiouer (Pool Technologie)